Pot de terre et le Pot de fer (Le)


Recueil : I parution en 1668.
Livre : V
Fable : II composée de 31 vers.

La Fontaine
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Le Pot de fer proposa
Au Pot de terre un voyage.
Celui-ci s'en excusa,
Disant qu'il ferait que sage
De garder le coin du feu :
Car il lui fallait si peu,
Si peu, que la moindre chose
De son débris serait cause.
Il n'en reviendrait morceau.
Pour vous, dit-il, dont la peau
Est plus dure que la mienne,
Je ne vois rien qui vous tienne.
- Nous vous mettrons à couvert,
Repartit le Pot de fer.
Si quelque matière dure
Vous menace d'aventure,
Entre deux je passerai,
Et du coup vous sauverai.
Cette offre le persuade.
Pot de fer son camarade
Se met droit à ses côtés.
Mes gens s'en vont à trois pieds,
Clopin-clopant comme ils peuvent,
L'un contre l'autre jetés
Au moindre hoquet qu'ils treuvent.
Le Pot de terre en souffre ; il n'eut pas fait cent pas
Que par son compagnon il fut mis en éclats,
Sans qu'il eût lieu de se plaindre.
Ne nous associons qu'avecque nos égaux.
Ou bien il nous faudra craindre
Le destin d'un de ces Pots.
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Source Esope, Les marmites - Faërne, Les deux pots: le pot d'érain et le pot d'argile, fable 1.

Remarque :
Un fleuve charriait un pot de terre et un d'airain. Le pot de terre disait à l'autre :
- Flotte à l'écart; ne m'approche pas, car si tu me touches, je me brise, même si sans le vouloir j'approche de toi.
La vie est pleine de dangers pour le pauvre quand un maître puissant habite près de lui. (Esope)
Images

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Pot de terre et le Pot de fer (Le)
Elisabeth
Dessin d'enfant du Pontet

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Pot de terre et le Pot de fer (Le)
Gustave Doré
Illustrateur français (1832-1883)
EsopeDeux Pots flottant sur l'eau. (De)


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FableLe courant de l'eau entraîna par hasard deux Pots, dont l'un était de terre, et l'autre de fer. Le Pot de terre évitait avec de grandes précautions l'approche et la rencontre du Pot de fer, qui lui dit par une espèce de reproche : " Qu'appréhendez-vous. Je n'ai nulle envie de vous nuire, ni de vous faire aucun mal. Je le sais bien, répliqua le Pot de terre ; ce n'est nullement votre mauvaise volonté que je redoute ; mais si l'impétuosité de l'eau m'approche de vous, je suis perdu. Voilà pourquoi il vaut mieux que je m'éloigne pour me mettre en sûreté. "

SensIl vaut bien mieux vivre et s'entretenir avec son pareil : que de frequenter un plus puissant que soy. Car le plus puissant te pourra porter dommage, et tu ne lui pourras nuyre.