Education (L')
Recueil : | II parution en 1678. | |
Livre : | VIII | |
Fable : | XXIV composée de 24 vers. |
La Fontaine
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Laridon et César, frères dont l'origine Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis, A deux maîtres divers échus au temps jadis, Hantaient, l'un les forêts, et l'autre la cuisine. Ils avaient eu d'abord chacun un autre nom ; Mais la diverse nourriture [1] Fortifiant en l'un cette heureuse nature, En l'autre l'altérant, un certain marmiton Nomma celui-ci Laridon : Son frère, ayant couru mainte haute aventure, Mis maint Cerf aux abois, maint Sanglier [2] abattu, Fut le premier César que la gent chienne ait eu. On eut soin d'empêcher qu'une indigne maîtresse Ne fit en ses enfants dégénérer son sang : Laridon négligé témoignait sa tendresse A l'objet le premier passant. Il peupla tout de son engeance : Tournebroches [3] par lui rendus communs en France Y font un corps à part, gens fuyants les hasards, Peuple antipode des Césars. On ne suit pas toujours ses aïeux ni son père : Le peu de soin, le temps, tout fait qu'on dégénère : Faute de cultiver la nature et ses dons, O combien de Césars deviendront Laridons ! |
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Source
Moins de Esope Le Chiens que de Plutarque Comment il faut nourrir les enfants (Oeuvres Morales et Mêlées) et que Les dits notables des Lacédémoniens. La Fontaine se souvient aussi d'Horace Odes, IV, 4, v.33-36 et de Boileau, Satire v, v.34.