Le loup et l'agneau.


© Pseudo : Shellyan - LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE GASTON FEBUS - 64300


Intro

La fable, forme de récit qui existe depuis l’Antiquité grecque et romaine, met en scène des animaux afin de dresser une satire sociale des hommes.« Le Loup et l’Agneau » de La Fontaine, auteur du XVIIe siècle, présente la mésaventure d’un agneau, proie d’un loup affamé et sans pitié. L’auteur, à travers cette fable, a voulu faire passer un message moraliste à ses lecteurs. Nous verrons l’art de ce conteur qui passe habilement son message, et l’image pessimiste de la société qu’il donne.

L’art du conteur

Cette fable est un apologue, ce qui est montré par la brièveté de la présentation des personnages, sa petite longueur ainsi que le message que son auteur veut faire passer aux hommes en les caricaturant en animaux. Les rimes sont variées.

La Fontaine ici place la morale au tout début de la fable, celle-ci est« La raison du plus fort est toujours la meilleure ».Cette phrase est au présent de vérité générale, avec l’adverbe « toujours », ce qui exprime la véracité de cette morale. Il la justifie ensuite dans son récit.

Il écrit un dialogue ayant lieu entre l’agneau et le loup. Chacun argumente son point de vue, le loup voulant tuer l’agneau qui, lui, contredit ses propos et a raison. Mais ce puissant animal reste sur sa position malgré le raisonnement juste de l’agneau qui devrait lui sauver la vie. Le conteur montre habilement la supériorité du loup sur l’agneau, qui finit par le dévorer malgré son raisonnement faux, contredit par l’agneau qui était innocent mais qui malgré ses arguments ne pouvait avoir le dernier mot.

Une image pessimiste de la société

A travers ses fables La Fontaine fait passer un message qui est une satire sociale de la société dans laquelle il vit. Chacune d’entre elles comporte une morale. Ici c’est « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». L’auteur veut dire par là que la force et la supériorité (de classe, de statut…) l’emportent sur le reste. Les plus faibles se font dominer par les plus forts.

Les animaux, le loup et l’agneau représentent des hommes. Le loup par sa domination représente les nobles, les riches et l’agneau représente le peuple. Le loup à jeun cherche à se rassasier et trouve un prétexte en voyant ce doux agneau au bord de l’eau « Qui te rend si hardi de troubler mon brevage ? ». Il a le dernier mot, c’est pourtant l’agneau qui a raison en lui disant qu’il ne l’a pas offensé, mais la « bête cruelle » n’en démord pas et insiste : « C’est donc ton frère » « C’est quelqu’un des tiens ». Le loup finit par dévorer cette pauvre bête qui ne faisait que se désaltérer innocemment.

La force l’emporte sur la discussion, « sans autre forme de procès ». Dans la morale, le terme « la meilleure » est ironique, La Fontaine montre un aspect de sa société où les plus forts écrasent les plus faibles, mais il n’appuie pas cette vérité. La raison du plus fort est celle qui est appliquée, mais ce n’est sûrement pas la meilleure.

Conclusion

La Fontaine montre ici les inégalités entre les hommes, le peuple innocent n’a pas de pouvoir de défense face aux gens dits « supérieurs », les nobles. Ceux-ci l’emportent toujours même si cela est injuste. Dans notre société actuelle, les hommes sont dits tous égaux. Il existe cependant toujours des inégalités entre eux. Les hommes les plus riches triomphent souvent des plus démunis, car l’argent leur permet de mieux se sortir de bien des situations. La raison du plus fort est donc toujours celle qui l’emporte, bien qu’elle soit souvent mauvaise.

Vers le débutVers le haut de la page