Méthodologie.


Exemple de travail sur 3 fables. © 2000, Mme DANIELOU, lycée Renoir 49 Angers


Place de la séquence dans le projet d'année

Elle se situe au début d'année, autour de la Toussaint, après une première séquence consacrée à la lecture de textes narratifs présentant un point commun: ils sont écrits dans le but de leurrer le lecteur, la chute constituant une surprise et le forçant à opérer une relecture pour vérifier la cohérence de l'ensemble.

Quand raconter une histoire, c'est manipuler le lecteur.

La séquence qui suit marquera un contraste avec la précédente:

  • Un corpus de textes classiques, La Fontaine étant une "valeur sûre" de la scolarité.
  • Une narration, là aussi, mais dont le but est tout différent, puisqu'il déborde le cadre de l'histoire racontée, qui prend ici un statut d'exemple en vue d'une argumentation. Le récit a valeur didactique.

Raconter une histoire pour convaincre:

Premiers jalons dans l'étude de l'argumentation, qui a déjà été abordée au collège.

Objectifs

Lecture

S'agissant de La Fontaine, on abordera les degrés de lisibilité de l'oeuvre. On s'attachera à montrer qu'aucune lecture ne peut épuiser le sens d'un véritable texte littéraire, et qu'il "faut laisser quelque chose à penser". La séquence se bornera à effectuer un pas en avant dans la reconnaissance de la complexité de l'oeuvre.

1/ Clarification des notions de récit et de discours.

  • La morale / l'apologue
  • Dans l'apologue, le récit pris en charge par le narrateur, le discours des personnages.

(distinction discours du narrateur / des personnages)

2/ Comment La Fontaine aborde-t-il un problème inhérent à toutes les sociétés humaines:
Le rapport entre le droit et la puissance ? On montrera en quoi les deux notions sont contradictoires, comment l'une a été établie pour diminuer l'importance de l'autre, sans la faire disparaître et l'on comparera le problème, tel qu'il se pose historiquement à l'âge classique et à notre époque....pas dans le but d'être exhaustif sur la question, mais pour mettre en évidence le fait que les sociétés, confrontées à des problèmes comparables, y font face en fonction d'un cadre social, politique et culturel précis.

3/ Convaincre et persuader.
L'un des apports décisifs de La Fontaine dans le genre de la fable résidant dans la mise en vers, on se demandera ce qu'apporte l'aspect poétique dans l'argumentation développée.

Ecriture

1/ Etudier le genre de la fable.
Ceci implique une approche intime des textes; pour que l'élève s'en approprie les caractéristiques, il convient de le mettre à l'ouvrage. Au cours de l'étude de la première fable, il élaborera une morale sur la question, puis il inventera le canevas d'une histoire pouvant l'illustrer; ensuite il devra développer un texte narratif faisant une large place au dialogue des personnages. Enfin, il tentera une mise en vers, au moins un passage.

2/ Travail d'analyse.
Etude d'une fable guidée par un questionnaire.

3/ Travail de synthèse.
Il vise à la production d'un écrit généralisant ce qui aura été étudié (préparation au sujet III)

Mise en oeuvre

Séance d'ouverture : 2 heures

Transition avec la séquence précédente

Convocation du "savoir déjà là"

  • citer les "valeurs sûres" de la scolarité. Les dater.
  • préparer à la maison pour chaque siècle un récapitulatif des auteurs et des oeuvres connues.

La Fontaine

  • Définir le genre de la fable. Sur le classeur, écrire, après discussion de la classe, une définition provisoire qu'on affirmera au cours de l'étude.
  • Citer les fables connues?
  • Choisir l'une des fables. En faire le résumé?

Travail d'écriture

  • Justifier le titre. Mise en commun: tous les titres se justifient-ils de la même manière ?
  • Reprendre la justification du titre en généralisant à partir de la formule" Les titres des fables...", la fable utilisée dans l'exercice précédent servant maintenant d'exemple.

La mise en commun permettra de mettre en évidence

  • La fonction métaphorique des animaux
  • La valeur d'opposition de la conjonction "et"